mercredi 31 août 2016

Nelson Tree, de l'ombre à la lumière



Nelson Tree, un athlète de moyen niveau, ça course c'est tellement bien passé qu'il n'a rien à raconter (ou pas mais en faites c'est une interview à l'arrache). 

Kiwi: Nelson, il y'a peu de temps, tu fini 7e de la TCR, quel regard à tu sur cette course avec du recul ?

Nelson: Tout c'est bien passé, mais j'ai l'impression de ne pas avoir tout donné. J'ai pas fini "mort", comme certain autre concurrent. Ça peut dire que j'ai bien géré ou que j'en ai encore dans le réservoir. 

Kiwi: Pour toi, la TCR l'occasion de préformer, ou de vivre une aventure ?

Nelson: De préformer, de chercher mes limites. Ce que j'aime c'est qu'il n'y a pas de limite à l'effort que tu peut fournir. 

Kiwi: Y'a une chose en particulier qui t'as fait rêver sur la TCR ?

Nelson: Les putains de vue dans les alpes, le grimselpass, c'était trop bien. 

Kiwi: Une anecdote dans les alpes ? 

Nelson: J'étais un andermatt, j'hésitais à faire le CP2, je fini par m'arrêter dans un hotel, et je croise Peter, qui était dans le tres mal. Je fini par le convaincre de s'arrêter, on a été reçu comme des rois. En discutant avec lui j'apprends qu'il avait dormi qu'une heure et demi. Le lendemain on repart ensemble finir ce checkpoint 2.

Kiwi: Tu conseil un équipement en particulier ?

Nelson: Hmmm, matelat gonflable, ça te permet de dormir sur tout type de terrain. 

Kiwi: Ok j'en achèterai un alors !


dimanche 10 avril 2016

Mon metier ? Coursier !

Romain A. - Urban Cycle

"Mais pourquoi t'as décidé d'être coursier ?!"  

C'est souvent la première question que l'on me pose lorsque je dis que je suis également diplômé bac +5. Il y'a maintenant quelques années, lorsque j'ai découvert le vélo sur route, c'est avec l'esprit coursier que j'ai construit ma culture du vélo. J'ai tout de suite apprécié ce coté baroudeur du bitume parisien, ce petit truc du métier qui te fait voir la vie autrement. Quand j'étais ingénieur, je pense que je n'étais qu'un ouvrier ++, un exécutant, un gars qui ne devait faire que ce qu'on lui demandais. Quand on t'as fait miroité pendant des années d'études "oui vous allez devoir prendre des décisions importante, blablabla", bah c'est un peu une déception du métier. Peut être étais-ce de ma faute, peut être n'étais-je pas dans les bonnes boites, bref à un moment ca m'a saoulé, me suis barré. Et comme tout le monde j'ai des factures à payer. C'est présenté un opportunité de rejoindre une boite de course à ce moment la, c'est en décembre 2013 que j'ai commencé ma véritable aventure en tant que coursier.

"Vous faites combien de kilomètres par jour ? Ça doit être difficile ! 
Et quand il pleut ? Ç'est être dangereux non ?" 

Alors pour ma part actuellement sa tourne autour des 70km/jour, c'est pas beaucoup certain diront (c'est vrai), c'est pas juste une question de rouler vite. Le boulot n'est pas facile, on est à la merci des clients qui veulent tricher et faire passer un colis de 5kg pour une carte postale (le prix de la course n'est pas le même bien évidemment, et tant que ca rentre dans ton sac, bah tu ramasse). La météo nous maltraite toute l'année, surtout l'hiver ça tombe sous le sens. Mais travailler sous le soleil de l'été, ça se mérite l'hiver, on s'équipe le mieux possible pour affronter la pluie qui peut durer toute la journée (semaine !). Quand tu rentre le soir, t'es rincé et tu sais que t'as eu une journée de merde. Mais t'as la satisfaction d'avoir fait un truc de fou, d'avoir sauvé des carrières professionnelles. Tu te remémore le moment où la petite hôtesse d'accueil bien mignonne te disait qu'il fallait absolument que son pli soit livré dans les 30 prochaines minutes, que tu lui as dit que tu t'en occupait en lui faisant un clin d'œil et qu'il t'en a fallut que 5 pour y aller. T'as un peu l'impression d'être un super héros. 
Et quand vient l'été, tu fais un boulot super agréable, tu parfais ton bronzage de cycliste, tu manges ton taboulé dans les plus beau parcs de Paname, tu trouves toujours quelqu'un pour chistoler (boire des bières) aux tuileries (un spot de l'été), généralement tu roule plus tranquille, sans stress. Un peu les vacances ! Tout ce que t'as a faire c'est supporter la blague que nous fond la moitié des clients durant l'été...
"Oula mais vous faites le Tour de France !"

Etre coursiers vélo dans paris, c'est pas plus dangereux que de faire du vélo, c'est un peu la base de notre metier en même temps. On gagne l'expérience du traffic, on devient plus à l'aise sur le vélo, c'est à partir de ce moment la que l'on commence à ce faire plaisir. Est-ce que l'on prend des risques ? Pour du papier, je pense pas que beaucoup de mec en prennent.


Ce boulot, est l'un des plus beau metier du monde, mais paradoxalement, je ne le recommande à personne. Pourquoi ? Peut être parce que c'est un metier avec un plan de carrière très limité, que l'engagement physique est énorme, un metier peu valorisant, c'est un métier ou il y'a des tonnes de choses à dire, mais surtout à vivre. A méditer ...

dimanche 3 avril 2016

Quelques conseils pour bien commencer l'ultra cycling (partie 1)

(Mike Hall - "Inspired to Ride" un film à voir)


Régulièrement des gens me posent la question sur la manière de ce lancer dans les longues distances. Quelques conseils par ci par là, des questions sur l'éclairage, la nourriture, le sommeil, mais beaucoup oubli une chose essentielle de l'ultra cycling, c'est qu'il s'agit de tout d'abord du faire du vélo. Pour aller loin il y'a 2 facteurs, c'est scientifiquement prouvé, qui sont la vitesse de déplacement et le temps de déplacement.

Distance = Vitesse x Temps

Pour gagner en vitesse il faudra beaucoup d'entraînement, sur plusieurs années parfois pour y voir un résultat significatif. Potentiellement vous allez à vous retrouver à acheter du matos ultra léger (super cher qui plus est) en espérant gagner un 0,25km/H sur votre vitesse moyenne. De l'autre côté de la balance il y a le temps que vous allez rouler. Si vous roulez à une allure modéré, vous allez pouvoir vous économiser, rouler plus longtemps et l'impact sur une course de plusieurs jour vous permettra de vous rendre compte que vous êtes plus frais pour enchaîner les journées que si vous aviez roulé 1-2km/H plus vite. C'est (à mon avis) sur ce point là qu'il est plus facile de jouer pour aller plus loin chaque jour. 

Comment rouler plus longtemps ?

- Physiquement, comme je l'ai dit plus haut, en modérant ça vitesse et en améliorant le confort sur le vélo, une selle bien adapté à ca morphologie (il existe différente largueur, avec ou sans "fente" et puis on a un gros cul ou non, on va pas commencer se mentir) et un bon cuissard vous permettront d'éviter les irritations au derrière et la malheureuse compression du périnée (l'expérience qui parle la). 
Viens avec la position sur votre vélo, le poids de votre corps est porté sur 5 points d'appuis, les fesses (on vient d'en parler), les pieds (eux ils ont l'habitude) mais aussi les mains. Souvent dans les ultras on entend parlé de perte de sensation ou de force de préhension au niveau des mains on se retrouve à ne plus pouvoir changer de vitesse et voir ne plus pouvoir freiner, souvent le premier symptôme est le fourmillement dans les mains (et le froid peut accélérer ces phénomènes). Bien souvent elle est dû à un poids trop important sur les mains venant y couper la circulation sanguine. Position trop allongé, guidon trop éloigné, en sont souvent la cause, ceci va de paire avec le classique mal au bas de dos. Rapprochez le poste de pilotage de votre selle en y mettant une potence un peu plus courte et surélevée le (pour se rapprocher par exemple des vélo hollandais super confortable), redressez votre position vous permettra d'alléger le poids supporté par tout les muscles du haut de votre corps. Idéalement un bike fitting chez un vélociste compétent vous permettra de régler votre vélo de manière adéquate. 

(Position sur un vélo hollandais, on est pas bien la ?!)


- Mentalement, parfois on est subjugué par le panorama que l'on a sur une route de montagne, on a la banane, tout va bien ! Et parfois on est en plaine, exposé à ce vent de face de merde au milieu d'un champs d'éoliennes... Oui la tu en chie, et il faut savoir faire abstraction de ce genre de difficulté, elle est la, oui, on fait avec et on prend son mal en patience.

Pensez à vous occuper l'esprit, un peu de musique, une mini radio pour écouter des gens parler dans une langue dont vous ne pigé kedal. Moi je chante la musique "Ce rêve bleu" du dessin animé Alladin, pourquoi ? Parce que après l'avoir chanté des centaines de fois, je ne me souvient toujours pas des paroles, alors je chante toujours les 2-3 couplets que je connais en espérant que la suite me vienne en tête, et comme ça n'arrive pas, je chante en boucle comme un disque rayé. S'occuper l'esprit vous permet de rester dans une bonne dynamique, d'éventuellement mieux supporter une petite douleurs. 
Si vous commencez à compter combien de lapin ou de hérisson mort vous croisez sur la route, vous n'êtes pas dans une bonne dynamique, et un petite (grosse) pause pour vous remettre d'aplomb s'impose. 

(pour ceux qui voudrait former une chorale avec moi)


- Alimentation
Une seule règle ! Faites vous plaisir, mangez à votre faim ! Ecoutez votre corps ! Emportez avec vous sur le vélo des fruits juteux, en plus de vous redonner un peu de peps, sa vous hydratera. En été c'est génial !
Personnellement j'aime pas emporter de nourriture dense (fruit sec, cacahuète, patte d'amande...) , j'ai toujours du mal à les digérer, et par conséquent sa demande beaucoup d'énergie.
Si vous redoutez que ça se passe mal avec la nourriture étrangère dont vous n'avez pas l'habitude, fier vous au "standard Mcdo", sa s'étend à toute bouffe de marque international. Ce qui existe en France et à l'étranger sous un même nom de marque est une valeurs sûre pour votre estomac. 

Pour l'hydratation, penser à toujours boire, même si vous n'êtes pas sure d'avoir soif, prenez quelques gorgés !


Je pense que se sont quelques principes de base qui aideront les débutants en Ultra à tenir quelques heures de plus sur la selle pour repousser les distances, vous devriez pouvoir atteindre le cap des 200 ! Félicitation !

Ah oui j'oubliais, si jamais l'un de vous (mes rares lecteurs) avez des questions sur vos début, partagez la moi (nous) en commentaire, j’essaierai de réagir et d'écrire quelques lignes dessus dans un prochain article !





















mercredi 17 février 2016

Transcontinental race N°4

Transcontinental race 2016 - 4 eme édition 


Est-il nécessaire de présenter la Transcontinental Race encore aujourd'hui ? A en voir les "journalistes" de la chaîne youtube GCN je pense que oui ! Cette course dont la première édition a eu lieu en 2013 creuse son petit trou dans le monde de l'ultra cyclisme, alors commençons par le commencement. L'ultra cyclisme c'est une épreuve d'endurance qui sort de l'échelle de mesure conventionnel des distances. Mais je la définirai plutôt comme étant une épreuve qui pousse chacun à réaliser une performance cyclisme s'étalant sur au minimum une journée, j'entend par la que papy Pierre ne parcourra pas la même distance que son petit fils Leo au sommet de sa forme, Même si papy Pierre ne parcours que le tiers de la distance de son petit fils, il aura quand même fourni un effort conséquent, durant une durée prolongé pour son corps pas si jeune. L'épreuve la plus célèbre aujourd'hui auprès des randonneur dans cette catégorie étant le Paris Brest Paris qui à lieu tout les 4 ans (l'objectif étant de réaliser les 1200+ km en moins de 90h). D'autres courses du même type beaucoup plus jeunes commencent à fleurir depuis une dizaine d'années au 4 coins du globe, la Race Across America (RAAM), le Tour Divide ou encore celle dont je vais un peu plus vous parler la Transcontinental Race.

Is it necessary to introduce the Transcontinental Race today ? By seeing the "reporter" from the GCN youtube channel, I think yes ! The first edition happened in 2013 and gets bigger every year in the world of ultra cycling, so let's start from the very begining. Ultra cycling is a type of endurance race that is out of the conventionnal distance scale. But I prefer to define it as a race that push everyone to perform an effort for at least a day, I mean, grandad Pierre will not do the same distance as his grandson Leo wich is on top physically. Even if grandad Pierre do a third of his grandson, he would still have done a huge effort during a long time. The most famous ultra cycling race today is the Paris Brest Paris wich happen every 4 years (the goal is to do 1200+km in less than 90h). Some others races grow up for 10 years now everywhere around the world, like the Race Across America (RAAM), the Tour Divide or the one I'm going to talk, The Transcontinantal Race.

Chaque année la formule est la même, on traverse l'Europe sans assistance et avec le chrono tournant non-stop. L'itinéraire ne nous est pas imposé, seuls 4 points de passage nous sont imposé. Le départ aura lieu au Mur de Grammont, nous nous dirigeront vers le sud à travers la France venteuse et ennuyeuse (oui oui c'est bien mon avis) jusqu'au Puy de Dôme, puis vers l'est pour monter en Suisse quelque col dont le Furkapass, on poursuivra encore vers l'Est dans les Alpes magnifique pour atteindre en Italie le Passio de Giau non loin de la ville San Pelligrino, puis vers le Sud Est (en traversant le sud de la Bosnie qui m'a laissé une belle cicatrice mental l'an dernier) pour rallier le parc de Durmitor au Monténégro, et le Grand Finish, un plongeon dans les Dardennes et la ville de Canakkale.
Une course que l'on ce doit de réaliser sans soutien extérieur. Tout ce qui n'est pas accessible à un autre concurrent est considéré comme une aide privé, et donc interdite.
C'est une aventure mais c'est une course avant tout, mais soyons réaliste 30 secondes, finir c'est déjà une belle chose, la principal objectif que ce fixe les concurrents étant de finir et de pouvoir participer à la finisher party du 13 août. Bières et petits fours gratos après 3800km, ça ne ce refuse pas.

Every year the formula is the same, we cross Europe without assistance and the clock don't stop. The route is not mandatory, only 4 checkpoint must be done. Starting from Le Mur de Grammont, going South through the windy and boring France (Yes, my opinion) to le Puy de Dôme, then Est for climbing some col in the Swiss (Furkapass) and Italian (Passau de Giau) wonderful Alps. After the Alps we aim for the South Est and (crossing Bosnia wich left me a mental scar last year I must admit) joining the National park of Durmitor in Montenegro, and the Grand Finish, dive in the Dardennes and the city of Canakkale.
A race which must be done without support. Every help who is not able for others riders is considered as private, and so is forbidden.
It's an adventure but it's a race before, but let's be realistic 30 secondes, finishing is already something huge. The main objectif for people is to be on time for the finisher party the 13 august. Beers and petits fours for free after 3800km, you can't decline.


Pour la seconde fois je serai donc au depart de cette course
For the second time, I will be at the depart of this race

#Facepalm
My friend Gareth #32 (pic from James Robertson)

samedi 30 janvier 2016

Valleycat

Hey People, ! Last week end was the ValleyCat !

Valleycat 1st Edition
The very first edition of the valleycat ! Valleywhat ? Valleycat ! Valley + alleycat = Valleycat ! Ok i explain for those who don't know what's an Alleycat ! It's the usual race where bikes messengers race them self in the city ! The rules are simple, most of time, a manifest is distributed at the start with some checkpoint to validate. The faster who validate all the checkpoint and get to the finish line win. Today Mike Hall give us the opportunity to reunite 2 months after the Transcontinental for an alleycat in the Wales' valley. For me it was also a good opportunity to test my latest bike the Specialized Diverge lend by the Team Franscoop.

We are looking for these clock through the valley


Well for me everything started very badly, the  race  ride was the 24 october, I took my ticket for the
25 ... Yeah I was 1 day late. Well, changed at the last minutes my bus ticket for a train, and could be at the start with ... 3 hours late.









The others guys started at 7am, My time started at 10.15 when Mike activated my GPS tracker, but he offered me a Border's Beer, I hop on my bike not before 10.30.









Last check of the map before take off

I wanted so much to catch the other that I forgot everything in my bag. No helmet, no light, just my tool bag. I started at a steady speed, more than 30km/h average speed.





Even if the morning was rainy, afternoon was sunny.


I had the opportunity to test the Specialized Diverge lend by Franscoop (www.franscoop.com) on some gravel road. It was a really nice shortcut, Mike told me at the beginning to don't miss a turn, if I do, I would finish on a road as bad as the Strada del Assietta

                

Guess where I ended up, well the Diverge show me part of his potential, incredible how the bike stick to the gravel even with slick tires. I could climb some mountain bike track easily.

The night approched faster than I expected, I speeded up into the aero position and catch up with Martin (http://themartincox.co.uk/) and another rider, with no light I didn't wanted to take any special risk, I finished safely with Martin's light.

People and TCR veteran were there, I'm glad to see my friend Gareth one more time. Beer and charity lottery, I won a cute cap


Wales was awesome, can't wait for the next one !

samedi 7 novembre 2015

Interview: Alexandre Bourgeonnier #17, Le gars sorti de nulle part et qui a fait 2eme !

Kiwi: Salut Alexandre, tout d'abord présente toi ! Qui es tu ?

Alexandre: Bonjour Stéphane, je travaille comme vendeur dans un shop de vélo dans la région Annecienne depuis 2013 , et auparavant je travaillais dans ce même magasin , comme technicien cycle , depuis 2007 , je suis également pompier volontaire depuis 2011.

Alexandre Bourgeonnier #17


K: Depuis quand es tu dans le vélo ? Qu'est ce qui t'a amené à travailler dedans ?

A: J'ai découvert le vélo autour de mes 13 ans , je me passionnais pour le tour de France , je n'étais pas du tout sportif à cet age là, j'étais un petit gros... *rire* et puis à l'age de 15 ans je me suis inscrit dans un club de ma région , je vivais dans le var. Mes débuts ont été laborieux , je n'arrivais pas à tenir 3 km dans un peloton , j'étais largué sur toutes les courses pendant prés d'un an... mais je n'abandonnais jamais , et je m'accrochais pour ne pas être trop trop loin ... et puis un jour , j'ai réussi à tenir ..., la course d’après je partais en échappée et je finissais 4 éme ... je n'ai fait que progresser à partir de la .. pour atteindre en junior  espoir le niveau des championnats de France , que je courrais en sélection régional en 2004... j'ai gagné quelques courses sur route , et sur piste. J'ai commencé à travailler dans le vélo , car je voulais pouvoir vivre ma passion , j'ai complètement bifurqué de ma formation initiale , mais pour moi le vélo a toujours été une évidence ...

K: Avant de poursuivre sur le vélo, parle nous de ton engagement envers les pompiers, cela ne doit pas être facile de cumuler famille travail et la caserne.

A: Cette année n'a en effet pas été évidente du tout, d'un point de vue gestion , et comme je suis du genre excessif , je ne me suis pas ménagé niveau entrainement ... au niveau des pompiers, j'ai rien changer à mon organisation jusqu'en avril , je prenais mes gardes habituelles , mais à partir de avril , je suis aller voir mon chef de centre , et lui ai exposé mon projet , il a été conciliant et j'ai réduit mes gardes , en supprimant toutes les gardes de week end ...  chaque week end était compté ... au niveau de mon boulot , j'avais négocié de pouvoir prendre un samedi par mois afin de pouvoir faire les brm et surtout les tests sur un week end complet de vélo ... le plus difficile , aura été la gestion de ma vie de famille , ma femme a géré les 3 enfants seule, cela à été très difficile pour elle , la date de la course sonnait comme l'ultimatum d'un soulagement... et en même temps elle a été exceptionnel d'implication et de compréhension ... en plus du boulot , j’enchaînais en moyenne entre 20 et 35 heures d'entraînement par semaine ...

K: C'est dingue toutes ces heures d'entraînement ! Qu'est ce qui ta pousser aussi loin pour une première TCR ? Et surtout, quel était ton objectif de départ ?!

A: LA question....

K: *rire* , avec toutes ces heures d'entraînement tu cumulais un 3eme boulot

A: je crois que j'aime cette idée que le vélo soit un moyen de déplacement sans limite , autre que celle que t'impose ton corps ... avec le recul je n'ai pas subi ces entraînements ... je crois que j'aime ces moments solitaires , ou j'avance écouteurs vissés aux oreilles , il y'a une part d'émotion quand je roule , un mélange de souffrance , et de réflexion psychologique ... je pense énormément quand je roule , à tout et à rien ... et surtout j'ai ce sentiment immense , de vivre pleinement , et plus j'avance vite plus je vis ...

Quand j'ai abordé la TCR je me suis dis que ce serait la seul et unique tentative ... j'ai voulu m’investir pleinement vis a vis de cela ... quand a mes objectifs:
j'ai contacté mon coach en novembre 2014 la première question qu'il m'a posé a été "et tu y va pour quoi?" ma réponse a été immédiate "pour gagner". je n'avais aucune expérience , ne savais pas qu'elle  devait être la gestion , mais je savais une chose , je savais que j'avais la capacité de rouler vite et surtout la force mentale de me battre. Après au fil des mois j'ai pris beaucoup d'humilité et le doute s'est installé , mais je n'aurai aucun regret du résultat. 

K: Aucun regret d'avoir fini 2eme donc ?

A: 2éme pour une première participation absolue à ce genre d'épreuve , sans expérience , rien , non je n'ai pas de regret , en revanche je dois avouer que je reste sur ma faim... surtout que concrètement après analyse , je sais ou je perd la TCR , je ne sais pas si j'aurais été en mesure de battre Josh , mais être à son niveau au moins je sais que cela m'est totalement possible.

K: Qu'est ce que tu pense de ton prédécesseur Josh Ibbett ? Comment a t'il battu la TCR ?

A: C'est un gars très gentil qui a déjà l'expérience de l'avoir fait l'année précédente, c'est un fin tacticien qui a bien mérité sa 1 ère place. 

K: Un autre rider dans la course qui t'a marqué ?

A: pendant la course je n'ai croisé personne mis à part Josh au bout de 14h le premier jour le reste du temps je me suis retrouvé seul sans croiser personne. 
Après la course une personne m'a marqué par l'exploit qu'il a accompli: c'est TOI

K: Je censurai peut être ça, mais merci. 

A: ben non c'est vrai faut le mettre soit pas modeste. 

K: Tu as été tout seul pendant 11 jours ? Comment tu décrirais cette solitude?

A: oui j'ai été seul pendant ces 11 jours, j'aime assez bien la solitude quand je suis sur mon vélo et j'ai besoin de ces moments de solitude. Après honnêtement le plus dur aura été le manque de communication avec ma femme et mes proches car dés le premier jour je n'ai plus eu le moyen de recharger mon téléphone comme je le voulais et sur les 3 derniers jours mon opérateur téléphonique a coupé ma ligne téléphonique et pour autant que j'aime cette solitude j'ai très vite compris que mon plus gros moteur ce serait les centaines de personnes qui me suivait au quotidien via trackleaders ou ma page facebook Alexandre ultrabike.

Alex lors de l'un de ses voyages en solitaire


K: Et durant la course quelle étape a été la plus grosse difficulté pour toi ?

A: La plus grosse galère (la journée la pire ) aura été pour moi la traversée de la plaine du po ,pour traverser l’Italie.
Au petit matin je m'étais levé vers 5h30 du matin, après avoir dormi près d'un ruisseau dans la banlieue Turinoise, bouffé par les moustiques, bref une nuit de merde... Je repars mais j'arrive pas à avancer, la route ne rend pas malgré la platitude ... De longues lignes droites aux abords non entretenus, je suis frustré de ne pas arriver à enrouler mon braquet ,et j'ai la roue avant qui saute à chaque tour de roues depuis la veille et mon passage dans la strada, il est à la limite de l'explosion, avec une énorme hernie. Il va falloir que je m'arrête pour le changer dés que je trouve un shop ouvert. Vers 8h 30 premier arrêt dans un café pour un petit dej qui s'éternisera. Arrêt d'une bonne heure ,ou je m'enfermerai dans les toilettes pour un petit coup de toilette ou je constaterai que mon postérieur commence à être au sang... galère. Je ne pourrasi plus m’asseoir de la journée !! Toute la journée en danseuse! Vers 11h30  nouvel arrêt au décathlon de Pavia pour changer le pneu, un arrêt de 45 minutes. Je repars toujours en danseuse dépité car je n'avance pas !!! Et à nouveau je décide une pause resto vers 13h30, arrêt d'une bonne heure ou j'en profite  pour charger téléphone et gps. Un coup d’œil au trackleader je suis tjrs 3eme sa me rassure, la journée doit être galère pour tout le monde...

Et je repars, rien ne me plait dans ce que je traverse, la platitude, les routes non entretenues, les prostitués, ma galère physique et j'avance pas, c'est décidé, ce soir je m'arrête tôt. Par chance la fin de journée sera plus belle à l'approche de Veronne, le paysage est superbe et plus vallonnée ,et je décide de dire stop à 20km de veronne vers 19h30 dans un  hôtel. Je n'aurais fait que 300kms sur cette journée toute plate... et comme de coutume car je n'ai pas de batterie je ne me réveillerai pas en temps voulu... Quand je repars je suis 6eme, mais le lendemain sera une journée extraordinaire ou je vais faire près de 500km je vais remonter tout le monde et faire mieux que ça, je vais revenir à 80km de la 2eme place...

K: Tu dormais peu par rapport à une personne normale, jusqu'où as tu poussé ton corps ? As-tu eu des épisodes hallucinatoires ou de somnambulisme ? Explique donc ce qu'il t'est arrivé d'étrange à nos millions de lecteurs !

A: Très cher lecteur, disons que en effet je dormais peu par rapport à une personne normale , mais je dormais beaucoup trop pour être réellement performant sur la TCR , si l'on compare la régularité de Josh qui dormait en moyenne 3 à 4 heures par nuit ou encore James Hayden qui lui allait encore plus loin, en ne dormant que par tranche de 20 à 30 minutes , sur les 5 premier jours , avant qu'il ne flanche complètement et ne dorme 11 heure d'affilée à l'approche de Vukovar. pour ma part la première nuit j'ai dormi 5h, la deuxième nuit 4h, la troisième 4h, après la strada 5h, en Italie 6h, en Slovénie 7h, à Vukovar 5h30, en Bosnie 1h (je m’étais arrêté 4h30 en pleine journée à cause d'un orage), en Albanie 8h, en Macédoine 4h30 , 3h en Bulgarie, et 2h30 en Turquie. Je n'avais pas d'idée du temps que je devais consacrer à dormir, mais au final, mon problème de chargement de gps et téléphone aura été un problème à ce niveau la car je n'avais rien pour me réveiller, ni montre ni réveilet quand tu es fatigué et bien tu dors, dors et dors encore. Je roulais depuis très tôt le matin (3h) sur ce qui devait être ma dernière journée sur la TCR, j'avais dormis sur un banc en Bulgarie, j'étais tellement mal, que pour moi ce matin la j'étais persuader que ce serait le dernier jour , alors qu'il restait plus de 450 km, la tache est colossale... après 10 jours de vélo... bien décidé , j'abandonne sur ce banc tout ce qui me semble superflu, couverture de survie, sur-sac de couchage (j'étais parti sans sac de couchage) , et quelques bricoles. La journée sera éprouvante comme jamais , je lâche mes dernières forces dans cette bataille, je monte chaque bosse au sprint, me couche sur le vélo pour parer ce vent impitoyable ... j'avance avec une volonté de fer et n'ai eu aucun contact depuis la veille, plus de batterie , plus de téléphone ... je suis une âme en peine, qui se bat mais qui n'a plus rien dans le ventre. Puis arrive le soir, il est 21 h, et je me rend compte que je suis encore à près de 90 km d’Istanbul, la nuit tombe, et avec elle mon moral flanche. Je vais devoir repasser une nuit dehors... je n'en peux plus j'ai parcouru prêt de 400 km depuis le matin, et je suis vide. En entrant dans un village je suis décidé à abandonner, deux jeunes sur le bord de route, je leur explique ma détresse. Ils me permettent d'appeler ma femme avec leur téléphone, je lui explique que je suis décidé à abandonner, je n'en peux plus, elle pleure, elle est avec l'organisateur (Mike Hall) à l'arrivée et ils m'attendent tous de pied ferme !!! Ils attendent le deuxième de la TCR!!! elle me passe Josh, il m’explique qu'il était dans le même état l'an dernier au même endroit. J'ai ma dose d'encouragement, et je puise dans mes dernières volontés pour repartir. Il est environ 23 heure quand je repars, je n'avance pas à plus de 15 ou 20 km/h (je n'en ai aucune idée, je n'ai plus de gps). Vers 1h30 du matin dans la foret turque, je commence a vivre ma deuxième session d'hallucination. Je vois des maisons, de la vie au bord de la route, alors qu'il n'y a rien d'autre que des arbres. Dans une lueur de conscience, je m’arrête et m'allonge en bord de route sans même chercher un abri, je n'ai plus rien pour me couvrir. Je m'allonge en boule le long de mon vélo. La nuit est sombre, la lune est masquée par des nuages, mais soudain au bout de quelques minutes alors que je tente de trouver le sommeil, les nuages dévoilent cette lune qui me permet de voir ce qui m'entoure, et la, stupeur!!! je me rend compte que je suis au milieu de deux gros chiens sauvages , blancs !!! deux colosses allongés en boule , à ma droite , à ma gauche , à 2 ou 3 mètres de moi , le moment est juste incroyable !!! Ces deux gros chiens resteront la les deux heures de mon arrêt , sans bouger ! Et au moment ou je repartirai , il s’assiéront , et me regarderont partir!!! Ils m'auront protégés ou m'auront sentis tellement faible et inoffensive qu'il m'auront laissés tranquille... Cette épisode tranche tellement avec le récit des autres voyageurs , que je me dis que cette histoire est une réelle histoire de fou, que , j'ai eu une bonne étoile au dessus de ma tête... pour rallier Istanbul. J'ai croisé plusieurs meutes de chien , mais jamais je n'ai été attaqué ... je pense que mon état était tel , que je ne représentais pas un danger ...


Alex au finish, l'une des plus belle image de la Transcontinental.

K: Les Checkpoints de la TCR viennent d'être annoncés. Quel est ton avis sur le parcours. Comment envisages tu cette édition ? As tu des attentes particulières ?


A: En effet nous voici lancer dans la nouvelle édition, je n'ai pas vu le temps passé. Cette prochaine édition répond en tout point à mes attentes, je n'aurais pas pus être plus satisfait... Je redoutais la présence de plus de gravel et visiblement il n'y en aura pas. Je suis relativement bon grimpeur et le parcours annoncé, est essentiellement montagnard... tout se passe à proximité de chez moi, ce qui me permettra de pouvoir faire de belle reco en approche de la TCR à la fin du printemps... le parcours passera même à 15 kilomètres de la maison. Et pour finir le parcours devrait être plus court, ce qui (a la vue de mon état sur la fin cette année) me permettra d'être performant sur toute la longueur du tracé...

L’émulation pour cette prochaine TCR est incroyable! Le nombre de français souhaitant y participer est impressionnant... Je reçois des messages quasi quotidiennement de personnes souhaitant y participer... et vu le nombre de personnes qui on déjà porté candidature , (+ de 700) je me dis que la sélection que devra faire Mike va être drastique...

K: On peut s'attendre a voir de nouveau challenger, le parcours passe pas loin de chez toi, est ce qu'on doit s'attendre à une "attaque" de ta part dans cette zone ?

A: J'ai fais preuve, d'une certaine irrégularité cette année durant la tcr, étant capable de faire des journées a 19h de selle tout comme d'en faire 11... et j'ai fait preuve d'une grande incrédulité. Ce que je souhaite c'est arrivé à avoir cet régularité métronomique qui m'a manqué cette année... j'ai déjà un tableau de marche en tête , et beaucoup plus de lucidité quand à ce qui est réalisable et ce qui ne l'est pas ... alors il ne faut pas s'attendre à me voir passé vers chez moi à 50kmh mais plutôt à faire preuve de régularité... passer à proximité , me donnera surtout un coup de boost salvateur après 36h de course environ.

La montagne, il connait !

K: Les alpes ont l'air de représenter un gros morceau de 2016, est-ce le secteur que tu crains le plus ou y'en a t'il un autre ?

A: On ne peut pas dire que l'on ne redoute pas un tel morceau, mais leur localisation sur le parcours me convient bien. Un lieu que je redouterais ? huum je dirais le secteur en approche du cp 4, en Bosnie ... Peut être à cause du mauvais moment passé sous la pluie l'an dernier, et puis je redoute mon état dans le final. En réalité, ma plus grosse crainte elle ne vient pas du parcours mais plus de moi même, et de l'état dans lequel je vais me mettre..

K: Un conseil pour nos millions de lecteurs qui veulent se lancer dans l'ultra endurance ?

A: Dizaine de millions ;-)

K: Au moins....

A: Je voudrais résumer cela en un seul conseil, ne surtout pas sous estimer la TCR , faire preuve d'abnégation de professionnalisme, ne serait ce juste pour souhaiter parvenir à l'arrivée.

K: Merci pour le temps que tu nous accordes! Des sponsors à remercier ?

A: Oui je voudrai remercier ma femme Amandine pour son intendance et son soutien énorme, mon coach Sylvain Perreal qui m'a porté jusqu'au bout de l'aventure , l’équipe de dvelos , Vincent de velocoop pour les sacoches Apidura et pour m'avoir lancé dans l'aventure, les cycles lapierre pour le vélo , le dauphiné liberé pour leur article ,ainsi que patrick gille de cyclosportissimo et tous les gens parfois inconnu qui m'ont soutenus.