dimanche 10 avril 2016

Mon metier ? Coursier !

Romain A. - Urban Cycle

"Mais pourquoi t'as décidé d'être coursier ?!"  

C'est souvent la première question que l'on me pose lorsque je dis que je suis également diplômé bac +5. Il y'a maintenant quelques années, lorsque j'ai découvert le vélo sur route, c'est avec l'esprit coursier que j'ai construit ma culture du vélo. J'ai tout de suite apprécié ce coté baroudeur du bitume parisien, ce petit truc du métier qui te fait voir la vie autrement. Quand j'étais ingénieur, je pense que je n'étais qu'un ouvrier ++, un exécutant, un gars qui ne devait faire que ce qu'on lui demandais. Quand on t'as fait miroité pendant des années d'études "oui vous allez devoir prendre des décisions importante, blablabla", bah c'est un peu une déception du métier. Peut être étais-ce de ma faute, peut être n'étais-je pas dans les bonnes boites, bref à un moment ca m'a saoulé, me suis barré. Et comme tout le monde j'ai des factures à payer. C'est présenté un opportunité de rejoindre une boite de course à ce moment la, c'est en décembre 2013 que j'ai commencé ma véritable aventure en tant que coursier.

"Vous faites combien de kilomètres par jour ? Ça doit être difficile ! 
Et quand il pleut ? Ç'est être dangereux non ?" 

Alors pour ma part actuellement sa tourne autour des 70km/jour, c'est pas beaucoup certain diront (c'est vrai), c'est pas juste une question de rouler vite. Le boulot n'est pas facile, on est à la merci des clients qui veulent tricher et faire passer un colis de 5kg pour une carte postale (le prix de la course n'est pas le même bien évidemment, et tant que ca rentre dans ton sac, bah tu ramasse). La météo nous maltraite toute l'année, surtout l'hiver ça tombe sous le sens. Mais travailler sous le soleil de l'été, ça se mérite l'hiver, on s'équipe le mieux possible pour affronter la pluie qui peut durer toute la journée (semaine !). Quand tu rentre le soir, t'es rincé et tu sais que t'as eu une journée de merde. Mais t'as la satisfaction d'avoir fait un truc de fou, d'avoir sauvé des carrières professionnelles. Tu te remémore le moment où la petite hôtesse d'accueil bien mignonne te disait qu'il fallait absolument que son pli soit livré dans les 30 prochaines minutes, que tu lui as dit que tu t'en occupait en lui faisant un clin d'œil et qu'il t'en a fallut que 5 pour y aller. T'as un peu l'impression d'être un super héros. 
Et quand vient l'été, tu fais un boulot super agréable, tu parfais ton bronzage de cycliste, tu manges ton taboulé dans les plus beau parcs de Paname, tu trouves toujours quelqu'un pour chistoler (boire des bières) aux tuileries (un spot de l'été), généralement tu roule plus tranquille, sans stress. Un peu les vacances ! Tout ce que t'as a faire c'est supporter la blague que nous fond la moitié des clients durant l'été...
"Oula mais vous faites le Tour de France !"

Etre coursiers vélo dans paris, c'est pas plus dangereux que de faire du vélo, c'est un peu la base de notre metier en même temps. On gagne l'expérience du traffic, on devient plus à l'aise sur le vélo, c'est à partir de ce moment la que l'on commence à ce faire plaisir. Est-ce que l'on prend des risques ? Pour du papier, je pense pas que beaucoup de mec en prennent.


Ce boulot, est l'un des plus beau metier du monde, mais paradoxalement, je ne le recommande à personne. Pourquoi ? Peut être parce que c'est un metier avec un plan de carrière très limité, que l'engagement physique est énorme, un metier peu valorisant, c'est un métier ou il y'a des tonnes de choses à dire, mais surtout à vivre. A méditer ...

1 commentaire:

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